
Eustache-Gaspard de Lotbinière
Québec 1748-
Montréal 1822
Est associé d’une façon toute spéciale aux débats parlementaires de la première session parlementaire (1792) qui consacrent l’usage du français dans les travaux et les rapports de la chambre. Dans un discours, rapporté dans la Gazette de Québec le 31 janvier 1793, il demande que l’anglais et le français soient également reconnus dans la chambre : « Le plus grand nombre de nos Électeurs, étant placés dans une situation particulière, nous sommes obligés de nous écarter des règles ordinaires et sommes contraints de réclamer l’usage d’une langue qui n’est pas celle de l’empire ; mais aussi équitables envers les autres que nous espérons qu’on le sera envers nous-mêmes, nous ne voudrions pas que notre langage vint à bannir celui des autres Sujets de Sa Majesté. »

Denis-Benjamin Viger
Montréal 1774-1861
Est dominé par l’intérêt qu’il prend aux questions politiques. Ses premiers textes publiés dans la Gazette de Montréal, alors journal francophone, datent de 1792. Ses publications, son association avec de nombreux journaux et l’appui financier qu’il leur donne, même quand il n’est pas le propriétaire, témoignent de la polarisation de sa pensée et de son action autour de la chose politique et de la question nationale. La publication en 1809 de ses Considérations sur les effets qu'ont produits en Canada la Conservation des Établissements du pays, les moeurs, l'éducation, etc., de ses Habitants, et les conséquences qu'entraînerait leur décadence par rapport aux intérêts de la Grande-Bretagne exprime bien ses préoccupations politiques et la nature de son engagement.

Louis-Joseph Papineau
Montréal 1786
Montébello 1871
Entra à l’Assemblée en plein milieu d’une crise politique, qui avait débuté en 1805. Cette crise dont la nouveauté ne fait pas de doute, avait été marquée par l’émergence du nationalisme canadien-français et des partis politiques. Les transformations économiques, démographiques et sociales de la première décennie du XIXe siècle sont perçues comme une menace mortelle par les éléments qui prennent conscience de l’existence d’une « nation canadienne ».

Augustin-Norbert Morin
Québec 1803
Terrebonne 1865
Est l'un des dirigeants du Parti patriote, alors qu'il est élu député de Bellechasse. Après sa réélection en 1834, il défend les 92 résolutions auprès de la monarchie britannique.
À Québec, il mène la rébellion de 1837 jusqu'à ce que la constitution soit suspendue en 1838. L'année suivante, en 1839, il est jeté en prison, car il est recherché pour haute trahison.
Sorti de prison, il s'oppose à l'Acte d'Union et occupe plusieurs fonctions dans les nombreux gouvernements de coalition des années 1840 et 1850. Il est successivement élu député de Nicolet, Bellechasse et Chicoutimi, ayant cependant subi une défaite à Terrebonne.
Auguste-Norbert Morin est en outre connu pour avoir fondé les villages de Sainte-Adèle, Morin-Heights et Val-Morin quelques années avant l'arrivée du curé Labelle.

Louis-Hippolyte Lafontaine
Boucherville 1804
Montréal 1864
Premier chef de gouvernement démocratiquement désigné à travers l'ensemble du monde colonial, tous empires confondus. Nommé à l'âge de 34 ans, La Fontaine fut également le plus jeune premier ministre canadien-français de l'histoire.
Il est connu pour avoir fait le premier discours en français au parlement malgré l'adoption de l'Acte d'Union qui en interdisait l'usage. Cet acte de désobéissance civile a été son premier geste en tant que Premier ministre en 1842.
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